Les châteaux d’eau sont des infrastructures qui, audelà de leur rôle technique, participent au dessin du grand paysage. Les châteaux d’eau réalisés au cours du XXème siècle sont le plus souvent des formes finies développées selon une simple extrusion ou la révolution d’un profil autour d’un axe central. Cette conception génère une image simpliste et rationnelle évoquant un récipient agrandi plusieurs fois. Elle procède d’une logique qui part du contenant pour s’imposer au paysage. Dans le cadre de cette commande le maître d’ouvrage a souhaité que le moment rare de la construction d’un château d’eau soit l’occasion d’un projet qui interroge cette figure statique et propose un signal fort permettant de situer l’important complexe industriel de Ghlin-Baudour. Le projet répond de manière directe à la fonction d’un château d’eau. Une cuve circulaire de 20m de diamètre est posée sur une table à 50m de haut. Les quatre pieds de la table sont formés par le croisement d’un X et d’un V coulés sur place en béton. La cuve de 2000 m³ n’est pas la prolongation massive des pieds mais bien un élément déposé sur un support. Le principe de la plate-forme offre alors une flexibilité dans la reconversion possible du château d’eau dans l’avenir. La cuve en retrait permet de donner une transparence élégante au volume suspendu et d’assurer un éclairage nocturne donnant tout son mystère à la cuve flottante. L’imposante infrastructure s’enrichit d’une fragilité inhabituelle dans le monde strict de l’ingénierie. Il constitue une figure dynamique qui se présente de façons multiples et interpellantes aux usagers du canal et de l’autoroute qui longent le site.