PLATFORM/MOULIN Pierre Vider Paris (2001)
PLATFORM / MOULIN Pierre Vider Paris (2001)
200407

Pour VIDERPARIS, j’ai travaillé sur photoshop de manière très rationnelle, comme si j’étais une entreprise de travaux publics. J’ai ôté toute trace de vie, j’ai démonté le mobilier urbain et gardé l’architecture. J’ai aussi conservé au sol les passages piétons, les lignes continues et les bandes blanches : pour les effacer, il aurait fallu poser une couche de bitume. Ça n’entrait pas dans la logique de l’opération. Quand on veut vider une ville, on ne perd pas de temps à ça… C’est une fiction sans narration. Je ne raconte pas une histoire, je présente juste les faits. Ces images permettent d’ouvrir la fiction, de créer un puissant espace de projection.

C’est un travail très long, quasi obsessionnel, qui s’effectue pixel par pixel, et qui s’apparente beaucoup à la démarche d’un peintre. Je dois en effet recréer les images en me posant des questions d’ombres et de lumières, de perspectives, à la manière d’un paysagiste. Le sens du détail est primordial, si l’on veut que l’image soit crédible.

Le fait que la personne humaine soit absente de mes œuvres permet au spectateur de devenir le narrateur. […] j’apprécie le paradoxe qui consiste à montrer des paysages déserts, mais photographiés par un homme. C’est un peu comme s’imaginer la Terre avant que l’homme n’y apparaisse, c’est un état psychologique presque expérimental qui crée un vertige.

Je vis dans le principe de la catastrophe imminente, avec la conscience que tout ce qui m’entoure est amené à disparaître à plus ou moins long terme. J’ai grandi avec l’idée qu’une bombe nucléaire allait sauter d’une minute à l’autre.

Pour VIDERPARIS, j’ai travaillé sur photoshop de manière très rationnelle, comme si j’étais une entreprise de travaux publics. J’ai ôté toute trace de vie, j’ai démonté le mobilier urbain et gardé l’architecture. J’ai aussi conservé au sol les passages piétons, les lignes continues et les bandes blanches : pour les effacer, il aurait fallu poser une couche de bitume. Ça n’entrait pas dans la logique de l’opération. Quand on veut vider une ville, on ne perd pas de temps à ça… C’est une fiction sans narration. Je ne raconte pas une histoire, je présente juste les faits. Ces images permettent d’ouvrir la fiction, de créer un puissant espace de projection.

C’est un travail très long, quasi obsessionnel, qui s’effectue pixel par pixel, et qui s’apparente beaucoup à la démarche d’un peintre. Je dois en effet recréer les images en me posant des questions d’ombres et de lumières, de perspectives, à la manière d’un paysagiste. Le sens du détail est primordial, si l’on veut que l’image soit crédible.

Le fait que la personne humaine soit absente de mes œuvres permet au spectateur de devenir le narrateur. […] j’apprécie le paradoxe qui consiste à montrer des paysages déserts, mais photographiés par un homme. C’est un peu comme s’imaginer la Terre avant que l’homme n’y apparaisse, c’est un état psychologique presque expérimental qui crée un vertige.

Je vis dans le principe de la catastrophe imminente, avec la conscience que tout ce qui m’entoure est amené à disparaître à plus ou moins long terme. J’ai grandi avec l’idée qu’une bombe nucléaire allait sauter d’une minute à l’autre.