PLATFORM/BREL Jacques Ces Gens Là (1966)
PLATFORM / BREL Jacques Ces Gens Là (1966)
201109

D’abord…
D’abord, y’a l’aîné
Lui qu’est comme un melon
Lui qui a un gros nez
Lui qui sait plus son nom, Monsieur, tellement qu’il boit
Ou tellement qu’il a bu
Qui fait rien d’ses dix doigts
Mais lui qui n’en peut plus
Lui qui est complètement cuit
Et qui s’prend pour le roiQui se soule toutes les nuits
Avec du mauvais vin
Mais qu’on retrouve au matin
Dans l’église, qui roupille
Raide comme une saillie
Blanc comme un cierge de Pâques
Et puis qui bal-bu-tie
Et qui a l’œil qui divague…Faut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On n’pense pas, Monsieur
On n’pense pas
On prieEt puis, y’a l’autre
Des carottes dans les cheveux
Qu’a jamais vu un peigne
Qu’est méchant comme une teigne
Même qu’il donnerait sa chemise
À des pauvres gens heureux
Qui a marié la Denise
Une fille de la ville, enfin, d’une autre ville
Et que c’est pas fini
Qui fait ses p’tites affaires
Avec son p’tit chapeau
Avec son p’tit manteau
Avec sa p’tite auto
Qu’aimerait bien avoir l’air
Mais qu’a pas l’air du tout
Faut pas jouer les riches
Quand on n’a pas le souFaut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On n’vit pas, Monsieur
On n’vit pas
On tricheEt puis, y’a les autres
La mère qui n’dit rien
Ou bien n’importe quoi
Et du soir au matin
Sous sa belle gueule d’apôtre
Et dans son cadre en bois
Y’a la moustache du père
Qui est mort d’une glissade
Et qui regarde son troupeau
Bouffer la soupe froide
Et ça fait des grands flchss
Et ça fait des grands flchssEt puis y’a la toute vieille
Qu’en finit pas de vibrer
Et qu’on attend qu’elle crève
Vu que c’est elle qui a l’oseille
Et qu’on écoute même pas
C’que ses pauv’ mains racontentFaut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On n’cause pas, Monsieur
On n’cause pas
On compteEt puis
Et puis
Et puis y’a Frida!
Qu’est belle comme un soleil!
Et qui m’aime pareil
Que moi j’aime Frida!Même qu’on se dit souvent
Qu’on aura une maison
Avec des tas d’fenêtres
Avec presque pas d’murs
Et qu’on vivra dedans
Et qu’il f’ra bon y être
Et que si c’est pas sûr
C’est quand même peut-être
Parce que les autres veulent pas
Parce que les autres veulent pasLes autres ils disent comme ça
Qu’elle est trop belle pour moi
Que je suis tout juste bon
À égorger les chats
J’ai jamais tué d’chats
Ou alors y’a longtemps
Ou bien j’ai oublié
Ou ils sentaient pas bon
Enfin ils veulent pas
Enfin ils veulent pasParfois, quand on se voit
Semblant qu’c’est pas exprès
Avec ses yeux mouillants
Elle dit qu’elle partira
Elle dit qu’elle me suivra
Alors pour un instant
Pour un instant seulement
Alors moi je la crois, Monsieur
Pour un instant
Pour un instant seulement
Parce que chez ces gens-là, Monsieur
On n’s’en va pas
On s’en va pas, Monsieur
On s’en va pasMais il est tard, Monsieur
Il faut que je rentre
Chez moi

D’abord…
D’abord, y’a l’aîné
Lui qu’est comme un melon
Lui qui a un gros nez
Lui qui sait plus son nom, Monsieur, tellement qu’il boit
Ou tellement qu’il a bu
Qui fait rien d’ses dix doigts
Mais lui qui n’en peut plus
Lui qui est complètement cuit
Et qui s’prend pour le roiQui se soule toutes les nuits
Avec du mauvais vin
Mais qu’on retrouve au matin
Dans l’église, qui roupille
Raide comme une saillie
Blanc comme un cierge de Pâques
Et puis qui bal-bu-tie
Et qui a l’œil qui divague…Faut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On n’pense pas, Monsieur
On n’pense pas
On prieEt puis, y’a l’autre
Des carottes dans les cheveux
Qu’a jamais vu un peigne
Qu’est méchant comme une teigne
Même qu’il donnerait sa chemise
À des pauvres gens heureux
Qui a marié la Denise
Une fille de la ville, enfin, d’une autre ville
Et que c’est pas fini
Qui fait ses p’tites affaires
Avec son p’tit chapeau
Avec son p’tit manteau
Avec sa p’tite auto
Qu’aimerait bien avoir l’air
Mais qu’a pas l’air du tout
Faut pas jouer les riches
Quand on n’a pas le souFaut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On n’vit pas, Monsieur
On n’vit pas
On tricheEt puis, y’a les autres
La mère qui n’dit rien
Ou bien n’importe quoi
Et du soir au matin
Sous sa belle gueule d’apôtre
Et dans son cadre en bois
Y’a la moustache du père
Qui est mort d’une glissade
Et qui regarde son troupeau
Bouffer la soupe froide
Et ça fait des grands flchss
Et ça fait des grands flchssEt puis y’a la toute vieille
Qu’en finit pas de vibrer
Et qu’on attend qu’elle crève
Vu que c’est elle qui a l’oseille
Et qu’on écoute même pas
C’que ses pauv’ mains racontentFaut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On n’cause pas, Monsieur
On n’cause pas
On compteEt puis
Et puis
Et puis y’a Frida!
Qu’est belle comme un soleil!
Et qui m’aime pareil
Que moi j’aime Frida!Même qu’on se dit souvent
Qu’on aura une maison
Avec des tas d’fenêtres
Avec presque pas d’murs
Et qu’on vivra dedans
Et qu’il f’ra bon y être
Et que si c’est pas sûr
C’est quand même peut-être
Parce que les autres veulent pas
Parce que les autres veulent pasLes autres ils disent comme ça
Qu’elle est trop belle pour moi
Que je suis tout juste bon
À égorger les chats
J’ai jamais tué d’chats
Ou alors y’a longtemps
Ou bien j’ai oublié
Ou ils sentaient pas bon
Enfin ils veulent pas
Enfin ils veulent pasParfois, quand on se voit
Semblant qu’c’est pas exprès
Avec ses yeux mouillants
Elle dit qu’elle partira
Elle dit qu’elle me suivra
Alors pour un instant
Pour un instant seulement
Alors moi je la crois, Monsieur
Pour un instant
Pour un instant seulement
Parce que chez ces gens-là, Monsieur
On n’s’en va pas
On s’en va pas, Monsieur
On s’en va pasMais il est tard, Monsieur
Il faut que je rentre
Chez moi